Session 1999
BREVET
de TECHNICIEN SUPERIEUR
ACTION
COMMERCIALE
Stratégie et gestion commerciale
AUCHAN
C'est en 1961
que Gérard Mulliez ouvre son premier magasin Auchan dans le Nord de la
France. Il s'agit d'un libre-service de 600 m2. Six ans plus tard la ville de
Roncq près de Tourcoing voit naître le premier hypermarché Auchan.
Les ouvertures vont se multiplier, notamment en
dehors de sa région d'origine (le Nord) pour, peu à peu, couvrir tout
l'hexagone.
Auchan a aussi développé une politique d'internationalisation;
en 1997 cette entreprise est présente dans 10 pays (Portugal, Espagne,
Argentine, USA, Italie, Luxembourg, Thaïlande, Mexique, Hongrie, Pologne). En 1996, le rachat de Docks de France avec
les enseignes ATAC, Mammouth, lui ont permis d'asseoir sa position
concurrentielle au sein de la grande distribution.
Cependant et compte tenu de l'attitude offensive des
autres grands de la distribution (Carrefour, Promodès, Casino...), Auchan a
décidé de mettre en place des actions de fidélisation de sa clientèle.
Vous êtes
stagiaire dans l'hypermarché Auchan d'Aubagne, situé dans la zone
industrielle des Paluds; votre Directeur, Monsieur Michel, vous charge
de réaliser un certain nombre de travaux.
Première partie : Auchan
dans la grande distribution
(Annexes
1, 2, 3)
Monsieur Michel vous propose une découverte de
l'enseigne Auchan. Il vous confie les résultats de deux études.
1.1
‑ L'étude SECODIP : le hit-parade des enseignes (Annexes
1 et 2)
Quels sont les intérêts et limites de ce type
d'étude pour le groupe Auchan ?
1.2
‑ L'étude CALYX : Consommateur‑zappeur (Annexe 3)
Relevez et analysez les
causes de l'infidélité du client de grandes et moyennes surfaces. Quelles
peuvent en être les conséquences pour les grandes enseignes ?
Deuxième partie : Actions de
fidélisation de la clientèle
(Annexes 4, 5 et 6)
Soucieuse de satisfaire au mieux ses clients,
l'enseigne Auchan a décidé de mettre en place un certain nombre d'actions :
§
Diffusion
de la carte privative Accord
§
Gestion
du passage à l'Euro.
2.1
‑ La carte privative Accord
Auchan souhaite assurer une large diffusion de la
carte Accord auprès de ses clients. Auchan‑Aubagne envisage de s'assurer
les services d'étudiants en Action Commerciale qui seront chargés de proposer
la carte aux clients du magasin. Ils disposeront d'un dépliant (Annexe 4), qui sera remis aux
prospects.
2.1 1. Pour quelles raisons,
la carte ACCORD peut‑elle être considérée par les responsables d'Auchan
comme un instrument de fidélisation efficace ?
2.1 2. Pour améliorer
l'efficacité de la négociation avec les clients, le directeur du magasin
souhaiterait que chaque étudiant dispose d'un argumentaire. A partir du
dépliant, présentez quatre arguments de vente structurés.
2.2
‑ La préparation du passage à l'Euro (Annexes 5 et 6)
2.2 1. Pourquoi Auchan a‑t‑il intérêt à
préparer le passage à l'Euro ?
2.2 2. Retrouvez et
justifiez chacun des moyens envisagés par Auchan pour réussir ce passage.
Troisième partie : Analyse
des ventes du rayon électroménager
(Annexes 7 et 8)
Votre stage se poursuit au rayon électroménager. Le
chef de rayon dispose des statistiques de vente de son rayon. Il vous demande
d'effectuer un certain nombre d'analyses.
3.1 Calculez le panier moyen
du rayon électroménager. Quel est l'intérêt pour le responsable du rayon d'un
tel calcul ?
3.2 Pourquoi peut‑on affirmer que les ventes
mensuelles du rayon électroménager sont saisonnières ? Calculez les
coefficients saisonniers mensuels du rayon par la méthode de votre choix.
3.3 Pour 1999, il est prévu un chiffre d'affaires de
64 millions de francs pour le rayon électroménager. Quelles méthodes de
prévision ont pu être utilisées pour déterminer ce chiffre d'affaires
prévisionnel ? Déterminez les chiffres d'affaires prévisionnels mensuels du rayon
électroménager pour 1999. Quel est l'intérêt de ces prévisions pour le
responsable du rayon ?
Quatrième partie : La
qualité chez Auchan
(Annexes 9 et 10)
Le magasin Auchan dAubagne a souhaité mettre
en oeuvre une démarche qualité.
4.1 Présentez la démarche adoptée par Auchan‑Aubagne.
Vous préciserez en particulier les objectifs poursuivis et les procédures mises
en place par le point de vente Auchan‑Aubagne.
4.2 Quels sont les moyens de communication que peut
envisager AuchanAubagne pour informer les consommateurs des efforts entrepris
par le point de vente pour améliorer la qualité de ses services ?
Justifiez vos propositions.
Barème de correction
sur
100 points
Première
partie 20 points
Deuxième
partie 30 points
Troisième
partie 30 points
Quatrième
partie 10 points
Forme 10 points
Annexes |
Titres |
Pages |
Annexe 1 |
Toute une
entreprise au service du consommateur |
4 |
Annexe 2 |
Le
hit-parade des enseignes |
5, 6, 7 et 8 |
Annexe 3 |
Consommateur-zappeur |
9 et 10 |
Annexe 4 |
La carte
ACCORD |
11, 12 et 13 |
Annexe 5 |
Les
distributeurs se lancent dans le double affichage franc-euro |
14 |
Annexe 6 |
Auchan se
prépare à l'Euro |
15 et 16 |
Annexe ? |
Informations
sur le rayon électroménager et sur le magasin |
17 |
Annexe 8 |
Chiffres
d'affaires mensuels du rayon électroménager |
17 et 18 |
Annexe 9 |
Auchan-Aubagne
: les raisons d'une certification |
19 |
Annexe 10 |
Auchan-Aubagne
: les fruits et légumes en 48 heures chrono |
20 et 21 |
Liste des annexes
ANNEXE 1
Toute une entreprise au service du consommateur
En 1961, Gérard Mulliez,
Président Fondateur d'Auchan, ouvrait son premier magasin dans le Nord de la
France. Une nouvelle formule de vente naissait Elle regroupait, pour la
première fois, le libre-service et le discount sous le même toit. Aujourd'hui, Auchan est l'un des principaux
groupes de distribution français.
Source: document
Auchan
ANNEXE 2 (1/4)
Le hit-parade des enseignes
¨ Carrefour
remporte la palme de l'attractivité devant Auchan. ¨Leclerc et Intermarché se disputent les meilleures parts de marché. ¨ Et Cora s'adjuge les meilleurs clients. ¨ C'est ce que révèle le palmarès établi par Secodip à partir des achats
de 8 000 foyers et dont LSA vous livre ici quelques extraits en exclusivité.
Quelle est la part de marché des enseignes sur les
200 univers de produits (PGC* et frais LS*) en vente dans leurs magasins et
comment chacune d'entre elles peut‑elle l'améliorer ? Pour la première
fois en France, une étude de Secodip baptisée Référenseigne, dont LSA est en
mesure de vous livrer quelques bonnes feuilles en exclusivité, prétend
répondre à la question. Ayant doté 8000 foyers d'une scannette à domicile, qui
permet à chacun d'enregistrer ses courses et les magasins dans lesquels
celles-ci ont été effectuées puis de transmettre ces informations à la base de
données du panel, Secodip a pu analyser leurs achats du premier semestre
1996. Le panel avait, au préalable, en janvier, sondé ces 8000 foyers sur les
magasins qu'ils considéraient comme « accessibles ».
L'accessibilité étant définie par cette question : «
Merci de cocher tous les magasins suffisamment proches de votre domicile ou de
votre lieu de travail pour que vous puissiez aller y faire vos achats, (même si
vous ne les fréquentez pas). »
1. Un nouvel indicateur le taux d'attractivité
Objectif du panel : créer un nouvel indicateur, le
taux d'attractivité, obtenu en divisant le nombre de clients réels de
l'enseigne par le nombre de foyers y ayant accès. Il vise. à mesurer le
pouvoir de l'enseigne à attirer les clients potentiels. C'est un changement
radical de méthode car, jusqu'ici, tous les professionnels de la filière
(industriels, distributeurs, sociétés d'études et de panels) travaillaient
uniquement sur le concept de "zone de chalandise", c'est‑à‑dire
sur l'environnement géographique du magasin.
"L'ennui,
explique
Laurent Zeller, DGA de Secodip, c'est que
la proximité d'une enseigne est une notion subjective : 10 kilomètres ou quinze
minutes de trajet, c'est peu de chose pour Monsieur Dupont, 38 ans, cadre à
Paris mais c'est beaucoup pour Madame Robert, 58 ans demeurant à Périgueux.
Et, dans un même immeuble, la grand-mère du cinquième étage peut fréquenter
uniquement la supérette du coin alors que la famille de cinq enfants du
rez-de-chaussée ira systématiquement dans les hypermarchés. Ce n'est pas le
magasin qui a une zone de chalandise mais l'individu qui a une zone
d'approvisionnement!
METHODOLOGIE
• 8000 foyers
ont relevé leurs achats de PGC (sauf le textile) et le frais LS (pas de
frais à la coupe), ainsi que les magasins où ils avaient fait leurs courses,
durant tout le premier semestre 1996.
• Ces
informations ont été croisées avec la liste de tous les magasins que les 8
000 panélistes avaient désignés comme « accessibles
Sacrée révolution, cette nouvelle méthode, car elle
amène à lire avec d'autres yeux les informations sur les achats des
consommateurs, qui fréquentent en moyenne 3,2 magasins. L'exercice qui
consiste à mettre côte à côte (voir graphique 1) le taux de pénétration, qui
dépend essentiellement du nombre de magasins, et le taux d'attractivité, peut
s'avérer jubilatoire (ou déprimant!) pour un distributeur car il lui permet
d'apprécier son potentiel de développement.
Ainsi, Auchan avec ses 52 hypermarchés ne touche
qu'un foyer français sur cinq (22,2% de taux de pénétration). Mais il jouit
d'un taux d'attractivité remarquable : 82,4%. Chacun de ses hypermarchés
attirant 101000 foyers, alors que les 75 hypermarchés Mammouth. qu'il vient
d'acquérir grâce à son OPA sur Docks de France n'en accueillent que 40 000
chacun, soit un taux d'attractivité de 70,6% seulement. On peut imaginer
qu'Auchan va faire le nécessaire pour augmenter l'attractivité des Mammouth.
ANNEXE 2 (2/4)
En commençant par les 31 unités de plus de 6 500 m2
qui prendront prochainement l'enseigne Auchan.
On notera, sur ce premier graphique, la forte
attractivité de l'ensemble des hypermarchés, en particulier la bonne tenue des
Cora. Or, cette enseigne arrive en tête du classement selon l'indice de consommation
: lorsque les clients des GMS dépensent 100 francs en moyenne, ils en dépensent
117 dans les magasins Cora. Voilà qui apporte un nouvel éclairage à la prise
de participation de Carrefour dans Cora en Décembre.
2. Cinq groupes contrôlent 67,7% du marché
Ces récents mouvements de capitaux deviennent
lumineux au vu du graphique 2, qui recense les parts de marché des enseignes,
donc leur pouvoir de négociation vis-à-vis des fournisseurs. Vérifier que les
groupements d'indépendants, Leclerc et Intermarché, détiennent 33,6% du
marché est déjà intéressant. Agréger à la part d'Auchan, celles de Mammouth et
d'Atac ‑ 13,1% au total ‑ l'est encore plus. Quant à additionner
celles de Carrefour, Cora et Match ‑ 15,6% ‑ cela relève certes,
pour l'instant, de l'anticipation... mais quel industriel découvrant l'état
des lieux ainsi révélé par Secodip ne se livrera pas à l'exercice, histoire de
savoir à quelle sauce il sera prochainement mangé!
La concentration dans la distribution se lit ici
d'une manière extrêmement crue pour les fournisseurs. Cinq groupes
représentent déjà 67,7% du marché des PGC et du frais LS : Leclerc,
Intermarché, Carrefour, l'ensemble Auchan + Mammouth + Atac et le groupe
Promodès (Continent + Champion). Si Carrefour parvient à prendre le contrôle
de Cora et Match, quatre groupes détiendront 71,5% du marché. Encore ne s'agit‑il
là que de moyennes nationales. Si l'on analyse la situation au niveau des
régions, c'est encore plus rude : dans le Sud-ouest, les deux premières
enseignes, Leclerc et Intermarché, contrôlent déjà 51,2% du marché ! Et les
cinq premières en détiennent 74,7% : négocier avec la grande distribution dans
cette région requiert des nerfs solides...
Sur sa lancée, Secodip s'est intéressé à d'autres
critères. Le taux de nourriture permet de classer les enseignes en fonction
des dépenses effectuées par leurs clients les plus fidèles. Leclerc arrive en
tête (suivi par Intermarché, Carrefour, Système U et Auchan) avec un taux de
30% :lorsqu'ils dépensent 100 francs en grande distribution, les fidèles de
Leclerc consacrent 30 francs à cette enseigne.
« Clairement,
Leclerc a construit sa part de marché en jouant sur la pénétration et le taux
de nourriture », commente Sophie Primas, directeur marketing distribution de Secodip.
3. Les huit lauréats
Comme elle pourra difficilement désormais jouer sur
le premier levier (le nombre de magasins) pour l'améliorer, l'enseigne devrait
faire porter ses efforts sur le deuxième, notamment en travaillant mieux son
assortiment: des marques nationales plus nombreuses, des MDD* plus
qualitatives, un meilleur merchandising, etc.
Un autre critère passionnera les industriels : la
meilleure performance en marques de distributeurs. Franprix arrive en tête de
ce classement : 28% des achats effectués dans ses magasins le sont sous marque
propre, Leader Price le plus souvent. Tandis qu'Intermarché est leader du même
classement circonscrit aux marchés du frais LS. Autant d'indicateurs qui devraient
intéresser quelques personnes dans le commerce et l'industrie.
Philippe Le Corroler
PGC : Produits de grande consommation
LS : Libre‑service
MDD : Marques de distributeur
Annexe 2 (3/4)
2
Leclerc et Intermarché au
coude à coude
Les enseignes classées selon
le taux de pénétration %
Leclerc 50 Intermarché 48,2 Carrefour 35,3 Auchan 22,2 Géant 18,4 Système U 17,7 Champion 16,4 Continent 16,1 Mammouth 16,1 Cora 11,6 Atac 10,7 Stoc 10,1
Le duel Auchan-Carrefour
Les enseignes classées selon
le taux d'attractivité (en%)
Carrefour 84,8 Auchan 82,4 Géant 77,6 Leclerc 77,5 Continent 77,2 Cora 76,2 Mammouth 70,6 Intermarché 67,4 Système U 60,9 Champion 55,2 Atac 53,6 Stoc 53,2
¨Le taux de pénétration
indique le nombre de foyers français qui fréquentent l'enseigne : un sur deux
est client de Leclerc. ¨ Le taux d'attractivité
s'obtient en divisant le nombre de clients de l'enseigne par le nombre de
foyers qui la considèrent suffisamment proche pour y faire éventuellement leurs
courses: 84,8 % des foyers qui ont un Carrefour près de chez eux ou de leur
lieu de travail en sont clients.
Annexe 2 (4/4)
2
Le duel Auchan-Carrefour
Un tiers du marché à Leclerc
et Intermarché
Part de marché des
enseignes en valeur (%) ¨ Sur 1000 francs
dépensés en grande distribution (tous produits et toutes enseignes
confondus), 179 francs vont chez Leclerc, 157 francs chez Intermarché, etc.
Les deux groupements d'indépendants représentent donc 33,6% du marché. Leclerc 17,9 Intermarché 15,7 Carrefour 11,8 Auchan 7,4 HD * 6,6 Système U 5,6 Continent 4,7 Champion 4,5 Géant 3,9 Mammouth 3,8 Cora 2,8 Stoc 2,6 Atac 1,9 Monoprix 1,6 Casino 1,3 Franprix 1,2 Match 1
HD = Hard discounter (maxidiscounter)
Le top des enseignes
ANNEXE 3 (1/2)
CONSOMMATEUR‑ZAPPEUR
Le
consommateur zappe d'enseigne au gré des promotions. Mais ce comportement
traduit une attente insatisfaite : celle de l'originalité de l'offre et de sa
qualité.
Le client
occasionnel dépense 10 fois moins
Hervé Pointillart, patron de Calyx (anciennement
CMT), société spécialisée dans les bases de données consommateurs, a conduit
une étude qui permet, enfin, de cerner statistiquement le comportement de
l'homo zappens (selon une terminologie humoristique popularisée par le
sociologue Gérard Mermet) ou consommateur zappeur.
Les résultats obtenus sont sans appel concernant
l'interprétation qu'on doit en donner. Mieux : le virage massif des enseignes
de distribution vers des stratégies de fidélisation dignes de ce nom trouve
toute sa justification. Hervé Pointillart affirme en effet : « Entre un tiers
et deux tiers des ménages français, selon les régions ou les bassins de chalandise
ont changé d'enseigne alimentaire principale entre 1995 et 1996, ce qui
signifie que la clientèle d'une enseigne principale est en grande partie
renouvelée en trois années environ ».
De manière concrète, les consommateurs français qui
fréquentaient 2,7 magasins en moyenne en 1985 en fréquentaient 3,3 quelque dix
ans plus tard. En fait, les multiples enquêtes menées notamment par le Cetelem
démontrent que 80% des ménages n'hésitent pas à changer de magasin pour des
raisons qui peuvent aller de la propreté des surfaces de vente au confort
d'achat, sans oublier (comme on le fait trop souvent) les ruptures de stocks.
Un des enjeux essentiels de l'ECR (Efficient Consumer Response*) aujourd'hui au
cœur des préoccupations de la distribution, consiste à ramener au point zéro
les 15% de rupture de stock observés dans les GMS* française et dont le
préjudice, en matière de fidélisation, est aujourd'hui énorme.
Bref, outre un enjeu financier sonnant et
trébuchant, le risque de rupture de stock nuit gravement au potentiel de
fidélisation d'une enseigne. Michel Delacour, directeur de la communication des
supermarchés Champion l'admet : "Plus les promotions tournent à plein dans
les points de vente et plus l'obsession des enseignes est d'accroître leur
trafic magasin en espérant convertir cette fréquentation supplémentaire en
achats additionnels. Mais il faudra bien sortir un jour de la spirale des
promotions dans la mesure où les consommateurs en veulent toujours davantage
pour leur argent".
L'originalité
mettra fin au zapping
On le sait, le consommateur‑zappeur est avant
tout un expert en achats malins. En écho à ce constat, l'étude Calyx rappelle
que seuls 10% des clients se déclarent « fidèles par nature à leur magasin » et
enfin, que 10% hésitent encore à changer d'enseigne. Nul doute que ces timorés
apprendront à pratiquer les joies de l'émancipation. Car, les chiffres de
Calyx sont amplement confirmés par des instituts comme le Cetelem, Sofres Distribution
ou Sécodip : la mentalité zapping ne cesse de faire des ravages dans les linéaires
et dans les comportements.
Un dommage qu'on peut enfin quantifier
financièrement : le client fidèle dépense en moyenne 25 000 F dans son magasin
principal (c'est‑à‑dire celui qu'il fréquente pluri-hebdomadairement)
contre 1 800 F seulement pour un client occasionnel (moins d'une visite/mois
en moyenne annuelle) !
Une calculette de collégien suffit à comprendre
l'enjeu de la fidélisation! Seulement voilà : fidéliser ou refidéliser coûte
cher : Calyx estime ainsi qu'un tiers des clients fidèles des grands
supermarchés (tranche de 1200m2 à 3300m2) assurent les trois quarts du chiffre
d'affaires de l'enseigne... alors qu'un tiers des clients occasionnels
n'assurent que 6% du chiffre d'affaires.
ANNEXE 3 (2/2)
Bien sûr, une partie des transferts de consommateurs
d'une enseigne pour une autre s'explique par la mobilité géographique : 9% des
ménages ont changé de résidence principale entre les deux derniers recensements
(1982 et 1990). Parmi eux, certains ont d'ailleurs pu rester fidèles à leur
ancienne enseigne s'ils ont trouvé des magasins correspondants dans leur
nouvelle zone de résidence. Mais d'autres cas de figure se présentent comme par
exemple un changement d'enseigne suite à un rachat de magasin.
Toutefois, comme le souligne H. Pointillart « il
s'agit là plus d'une infidélité subie que choisie, qui ne doit pas masquer le
phénomène essentiel d'une prise de distance accrue du consommateur par
rapport, non pas aux concepts de distribution mais plutôt aux enseignes
C'est là un contresens à éviter : le Français reste,
quoi qu'on en dise, un infatigable arpenteur de linéaires. Simplement, entre
certains magasins hypertrophiés il a bien du mal à faire des distinctions
entre, par exemple, Carrefour ou Continent : conséquence directe d'une relative
banalisation de l'offre et des formules de vente.
Au travers des études, les Français adressent un
message clair aux enseignes : offrez-nous une qualité et une originalité qui
nous donne envie de nous « abonner » à votre magasin, sinon pourquoi ne pas
nous contenter du meilleur prix pour la meilleure quantité ?
Dans ce contexte difficile pour le marketing de la
distribution, le mot de la fin revient probablement à Jérôme Bédier, l'actuel
président de la FCD. Dans le cadre d'une récente journée organisée par notre
confrère Les Echos et le cabinet Ernst & Young il expliquait : Quand un
consommateur achète un paquet de Pépitos, c'est le même produit, marketé et
merchandisé à peu près de la même façon qu'il va retrouver dans quasiment
toutes les grandes et moyennes surfaces. La seule variable sera le prix
pratiqué.
Or, nous connaissons le danger d'une telle
fidélisation, d'ailleurs difficile, sur ce critère. A l'inverse, l'anecdote
suivante montre le rôle capital de la fidélisation : un consommateur s'était
rendu dans un magasin pour confectionner un repas de fromage pour ses amis. Une
semaine après, le vendeur reconnaît le client et pense à lui demander si les
invités ont apprécié l'idée du repas de fromage ».
Faut il donc préciser que chaque consommateur
aimerait être reçu de cette façon dans sa grande surface ?
Gilles Prod'homme
Points de vente n° 664 (25)
Le 27 novembre 1996
*ECR : Réaction optimale au
consommateur
*GMS : Grandes et moyennes surfaces
Méthodologie
L'étude sur le thème de la fidélité aux
enseignes alimentaires a été réalisée à partir de la base de données Calyx
95/96 qui comporte aujourd'hui 2 millions de foyers. Elle a porté sur les 250
000 foyers ayant répondu lors de deux années consécutives à la Grande Enquête
Spéciale Consommation (GESC)
ANNEXE 4 (1/3)
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§
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pièce d'identité en cours de validité pour vous et votre conjoint
§
votre
dernier justificatif de revenus (bulletin de salaire ou avis d'imposition si
activité non salariée.,.) et celui de votre conjoint
§
un
chèque portant la mention annulé
§
une
quittance E.D.F. ou de téléphone
§
un
relevé d'identité bancaire ou postal
Merci de ramener les originaux
de ces documents, nous nous chargerons de faire les photocopies.
Partie réservée au magasin Nom du client : ………………………… Hôtesse : ………………………………… Numéro : …………………………………
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acceptation de votre dossier par Accord finances, votre Carte vous parviendra
dans les 10 jours. les 10
jours.
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choix du paiement : à comptant ou à crédit.
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sur 24 tout savoir sur votre compte
en un simple coup de fil
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jusqu'à concurrence de 1000 francs.
ANNEXE 5
Les distributeurs se lancent
dans le double affichage franc‑euro
¨ Le groupement Leclerc a
décidé d'imposer le double affichage à l'ensemble des ses adhérents ¨ Promodès fait de même dans
ses hypermarchés Continent. ¨ L'objectif : habituer le
plus vite possible les consommateurs aux changements de prix.
DEPUIS le début de la semaine, les murs de France se
couvrent Président, du lait Candia en euros. Sous‑titre « En euros, comme en francs, un prix E.
Leclerc est un prix E. Leclerc. »
Prenant de vitesse les autres grands distributeurs
français, le groupement d'indépendants a choisi d'adopter une démarche
éducative sur le sujet. Depuis le début de la semaine, la totalité des étiquettes
des produits distribués par les magasins Leclerc sont affichées en francs et en
euros. De surcroît, le montant total sur les tickets de caisse est indiqué dans
les deux monnaies avec taux de conversion fictif à 6,50 francs. "Nos caissières et nos chefs de rayon seront
confrontés les premiers aux consommateurs. Nous estimons qu'il est temps de
prendre à bras le corps le problème. Plus tôt le consommateur se préparera à
acheter en euros, plus vite il surmontera les inquiétudes liées à ce
changement", explique Michel‑Edouard Leclerc.
Plus discrètement, un autre distributeur comme
Promodès a commencé lui aussi à mettre en place un double étiquetage dans ses
hypermarchés Continent. Cette position n'est pas partagée par le groupe PPR,
propriétaire de la Fnac, du Printemps, de la Redoute et de Conforama, pour
lequel il ne faut pas donner de mauvaises indications aux consommateurs, sachant
que le cours de référence n'est pas encore fixé officiellement. Quant à
Auchan, il n'instaurera la double étiquette qu'au ler janvier 1999 pour ses 80
000 références : le groupe lillois affirme que ce système sera maintenu y
compris après le ler juillet 2002 lorsque les francs n'existeront plus.
Effets psychologiques. Au‑delà des problèmes
techniques de modification de l'ensemble des balances de pesée, des systèmes de
calcul des caisses et de formation de l'ensemble du personnel en rayon ou aux
caisses, la principale interrogation des professionnels porte sur la manière
dont les consommateurs vont réagir au changement. Les plus pessimistes
craignent même que des phénomènes d'inquiétude provoquent pendant plusieurs
mois un recul de la consommation. Et ce d'autant que le montant des salaires
mensuels sera lui aussi divisé par 6 d'où une « impression "de posséder moins".
"Il est
raisonnable de penser qu'il y aura un effet perturbateur. Les actes d'achat
prendront‑ils peut-être plus de temps pour se déclencher, mais, sachant
que les salaires seront versés en euros, il faut espérer qu'un phénomène de
balancier se produise rapidement", ajoute‑t‑on chez PPR.
Certains espèrent profiter du phénomène d'accordéon
sur les prix provoqués par la conversion. Le passage à l'euro écrase les
différences entre les différentes gammes de produits : premier prix, marque
distributeur, produits de marque. Exemple : un litre d'huile de tournesol
Lesieur, qui coûte aujourd'hui 9,20 francs, serait vendu 1,42 euro ; celui sous
marque distributeur est vendu 6,50 francs (1 euro).
La différence saute moins aux yeux du client.
Certains distributeurs espèrent constituer néanmoins avec leurs propres
produits (sur lesquels ils font de meilleures marges) de nouveaux repères pour
les consommateurs. Quant aux seuils psychologiques des prix, personne ne sait
ce qu'il deviendront.
JULIE CHAUVEAU
LA TRIBUNE / 30.04.98
ANNEXE 6 (1/2)
MARKETING MAGASINS ET CLIENTS
Auchan se prépare à l'euro
¨Le groupe
nordiste vient de lancer officiellement son plan de bataille ¨ Le volet formation démarre dès cette année et un double affichage des
prix dès le 1er
janvier 1999
Depuis deux jours, les directeurs de magasin
d'Auchan, réunis en convention, connaissent le plan d'action de leur enseigne
pour l'euro. Suivront les multiples opérations de sensibilisation prévues pour
l'ensemble du personnel et les premiers modules de formation. D'ici au 1er
janvier 2002, date d'introduction des billets et des pièces en euros,
l'enseigne a en effet décidé de passer à l'offensive et de ne pas lésiner sur
la formation des ses 80 000 salariés en France et à l'étranger. Un comité de
pilotage a été créé dans chaque pays où Auchan est présent et un Monsieur Euro
nommé au niveau national en mars 1997. En outre, l'enseigne a choisi un magasin
pilote, celui de Boulogne‑sur‑Mer ; une centrale d'achats, celle de
Villeneuve‑dAscq, et un entrepôt, celui de Lesquin dans le Nord, pour
passer au crible tous les postes concernés par l'euro.
Car l'arrivée de la monnaie unique dans les magasins
demande une organisation qui est loin d'être négligeable. « Nous savons que le temps d'encaissement risque d'être ralenti, souligne
Michel Paillard, responsable euro d'Auchan et ancien directeur de gestion des
Docks de France. Par exemple, dans notre
magasin de Boulogne‑sur‑mer, les caissières mettent une minute, et
demie pour encaisser des devises contre une minute pour des francs.
Ainsi, l'enseigne a calculé que pour garder la même
fluidité aux caisses avec l'euro, le surcoût serait de 30 à 40 millions de
francs. De même, le traitement dès le 1er janvier 1999 des chèques dans les
deux monnaies n'ira pas sans difficultés. «
Il est très lourd à gérer pour le personnel, confirme Michel Paillard. Mais plus tôt on s'y prendra, mieux ce sera.
»
Des dépenses
déjà intégrées
Anticiper: voilà la clé de toute réussite d'un
passage à la monnaie unique. Chez Auchan, la dépense est déjà prévue. « En commençant dès aujourd'hui, la facture peut
être réduite de moitié. D'autant qu'une bonne partie des dépenses est intégrée
dans les charges courantes « ; martèle Michel Paillard, qui évalue à moins
de 1% du chiffre d'affaires annuel d'Auchan le coût global du passage à l'euro.
De fait, la majeure partie des coûts informatiques est budgétée pour 1998. Car,
dès cette année, il faut penser à adapter les chaînes d'achat et
d'approvisionnement. Exemple : les monnayeurs de chariots dont le diamètre est
prévu pour des pièces de 10 F et non pour des euros...
« S'il faut changer tout le parc en 2002, cela
reviendra beaucoup plus cher que si nous prévoyons la dépense dès à présent »,
explique Michel Paillard. Et on pourrait multiplier les exemples.
Un "droit
à l'erreur"
Dans tous les cas, la formation sera essentielle.
Les hôtesses de caisse et les 400 acheteurs seront préparés dès cette année.
Car, pour le groupe nordiste, la transition doit se faire en douceur avec un
maître mot : la pédagogie. L'essentiel étant le consommateur. Là, l'enseigne se
veut pleine d'égards et tire de son chapeau moult idées. D'ores et déjà, elle
liste une série d'engagements, au premier rang desquels celui d'arrondir,
chaque fois que cela sera possible, le prix en faveur du client. L'enseigne
veut également instituer « un droit à l'erreur »: si le client, une fois rentré
chez lui, se rend compte que l'article a coûté 50 F, et non 8 comme il le
croyait, il pourra le rapporter et se le faire rembourser. De plus, Auchan
promet un double étiquetage, dès le ler janvier 1999, de ses 80 000 références
!
ANNEXE 6 (2/2)
Leclerc aurait un projet similaire. « Il sera
maintenu tant que nos clients le demanderont, y compris après le 1er juillet
2002 Lorsque les francs auront disparu de la circulation», assure Michel
Paillard, conscient que la bataille sur les prix fera rage entre les grandes
surfaces...
L'attention prévaut aussi pour les fournisseurs.
«Après leur avoir adressé un questionnaire, nous en avons conclu que leur degré
de préparation restait, pour l'heure, très insuffisant», précise Michel
Paillard. D'après Auchan, une PME sur deux n'a pas encore entamé de réflexion
sur le sujet. D'où l'intention de l'enseigne de leur proposer une assistance,
comme la négociation avec les sociétés d'informatique. Car le groupe prévoit
déjà les retombées positives du passage à la monnaie unique, et notamment des
conditions d'achat meilleures...
MAGALI PICARD
L.S.A. N° 1569 29 janvier 1998
Conseils
aux distributeurs
Danielle Rapoport,
consultante, a crée en octobre 1997 un observatoire qualitatif sur l'euro.
Après avoir organisé des tables rondes, elle a
répertorié trois types de comportements vis-à-vis de la monnaie unique, les
"réfractaires", les "optimistes", et les
"indifférents".
Jusqu'en 2002 sont prévues trois études par an pour
suivre l'évolution de l'opinion des Français. Les grandes entreprises, dont les
distributeurs, sont au premier chef intéressées.
Danielle Ropoport leur prodigue quelques conseils:
Créer
l'enthousiasme en se montrant pédagogue.
L'objectif étant de dédramatiser, surtout auprès des
"réfractaires" qui ont peur de perdre leurs repères avec l'euro.
"Il s'agit de légitimer l'Europe en pensant davantage au pourquoi qu'au
comment", martèle Danielle Ropoport.
Informer en répondant à toutes les
questions que se posent les consommateurs.
Réfléchir à
son positionnement d'enseigne et de marque par rapport à l'idée d'Europe.
ANNEXE 7
Informations
sur le rayon électroménager. (Données 1998)
Chiffre d'affaires annuel : 60 000 000 francs
Indice d'achat du rayon : 0,73%
Indice d'achat du rayon :
nombre de tickets de caisse
correspondant à un achat du rayon X 100
nombre de tickets de caisse global du magasin
Informations
générales sur le magasin. (Données 1998)
Fréquentation
du magasin: 13 500 tickets de caisse émis en moyenne par jour d'ouverture
Nombre de jours d'ouverture : 310 jours
ANNEXE 8 (1/2)
1) Chiffres
d'affaires mensuels du rayon électroménager
(en milliers
de francs de 1996 à 1998)
MOIS |
Année 1996 |
Année 1997 |
Année 1998 |
Janvier |
2 200 |
2 200 |
2 700 |
Février |
3 000 |
3 000 |
3 400 |
Mars |
4 300 |
4 400 |
4 600 |
Avril |
5 300 |
5 400 |
5 500 |
Mai |
6 500 |
6 400 |
6 600 |
Juin |
7 500 |
7 500 |
7 800 |
Juillet |
2 200 |
2 400 |
2 300 |
Août |
1 900 |
1 800 |
2 000 |
Septembre |
2 800 |
3 000 |
3 300 |
Octobre |
3 600 |
3 700 |
4 400 |
Novembre |
7 700 |
7 500 |
7 400 |
Décembre |
11 600 |
11 400 |
10 000 |
Totaux |
58 600 |
58 700 |
60 000 |
Annexe 8 (2/2)
2) Chiffres d'affaires
mensuels du rayon électroménager
(en milliers de francs de
1996 à 1998)
Année 96 Année 97 Année 98
ANNEXE 9
BOUCHES‑DU‑RHÔNE
Le magasin
d'Auchan‑Aubagne a lancé une opération pilote en France
de
certification de la qualité de ses services.
Auchan‑Aubagne
: les raisons
d'une
certification
Un organisme extérieur, SGS,
lui a accordé le label Qualicert pour l'ensemble de ses 10 rayons de produits
frais. Une expérience destinée à faire école dans le groupe. "Aujourd'hui,
tous les grands distributeurs font jeu égal sur les prix", explique Michel
Carles, directeur du magasin (13800 m2). Pour nous différencier, nous devons
proposer les meilleurs services que les autres mais aussi pouvoir le dire et le
prouver. La solution réside dans la qualification. Nous avons mis en place une
importante démarche qualité apportée aux clients sur tous nos rayons frais. Un
organisme extérieur vient attester que nous respectons nos engagements ». Il a
fallu innover car jusqu'alors, rares sont les magasins qui ont entamé une telle
démarche. Carrefour la pratique pour un de ses rayons boucherie et 4 services
caisses.
Première question, que veulent les clients ? Pour
connaître les attentes réelles des consommateurs, Auchan part d'enquêtes réalisées
entre juin 1995 et juin 1996 et du rapport du Conseil national de la
Consommation sur l'amélioration des rapports de la qualité des services dans le
commerce. Pendant les 6 mois qui suivent, Pierre Ginestel, stagiairechef de
rayon met en place un manuel qualité pour répondre aux attentes et lance un programme
de 900 heures de formation. Sa démarche touche les 180 collaborateurs des
rayons frais mais aussi les services du personnel, de la formation, de la
décoration, des hôtesses de caisse.
40
caractéristiques par rayon
Dans la pratique, près de 40
caractéristiques entrent dans la certification pour chaque rayon : l'accueil,
le conseil, la tenue, le balisage, les garanties de fraîcheur, les normes de
fabrication, le contrôle de l'hygiène, le suivi de satisfaction client ...
Désormais, toutes les personnes qui vendent des fromages à la coupe connaissent
leurs produits, distribuent des fiches recettes, inscrivent la date de découpe
sur les portions préemballées, acceptent les dégustations. La boucherie assure
les commandes dans l'heure. A la poissonnerie, les filets emballés sont du jour
de leur arrivage. La pâtisserie rappelle les clients pour savoir s'ils sont
satisfaits des gâteaux consommés. Aux fruits et légumes le balisage indique les
régions et les nouvelles récoltes. Les présentoirs disposent de distributeurs
de gants jetables. Chaque rayon possède des tenues différenciées pour permettre
aux clients de bien identifier les interlocuteurs. Les vêtements bénéficient
d'un nettoyage quotidien par une entreprise extérieure. Les bouchers,
charcutiers, boulangers, pâtissiers possèdent toutes les qualifications
requises. Le respect de la chaîne du froid, les mesures d'hygiène et de
manipulation des produits frais figurent dans les mesures à respecter. Le
référentiel qualité fait désormais partie intégrante des contrats avec les
entreprises d'animation. Les clients sont largement informés de leurs nouveaux
droits sur le personnel du magasin. Chaque rayon affiche les 10 points
essentiels de la démarche. Le magasin diffuse également 10 plaquettes
d'information spécifiques à chacun des rayons.
EMMANUEL BRUGVIN
Points de Vente n° 701 (12) Le 5 novembre 1997
ANNEXE 10 (1/2)
LOGISTIQUE
Auchan‑Aubagne
: les fruits et
légumes en 48
heures chrono
¨ Détenteur depuis peu d'une certification de service, le rayon fruits et
légumes de l'hypermarché Auchan d'Aubagne s'est doté d'un réseau de
fournisseurs capables de répondre à ses exigences en termes de volume et de
qualité ¨ Etat des lieux
A 4 heures, les premiers camions de produits frais
arrivent sur le quai de déchargement de l'hypermarché Auchan d'Aubagne. le
chef réceptionnaire et l'un des chefs d'équipe du rayon fruits et légumes les
attendent. Ensemble, ils vont procéder à la vérification des livraisons du
jour, soit près d'une trentaine de palettes de fruits et les légumes.
L'hypermarché a mis en place un réseau d'approvisionnement en adéquation avec
sa taille (13 200 m2, une fréquentation de 86 000 personnes par semaine) et les
volumes traités.
« Nous ne
pouvons pas nous permettre de changer de source d'approvisionnement trois fois
par jour. Nous devons donc travailler avec des interlocuteurs capables de nous
fournir les quantités de marchandises nécessaires au fonctionnement du magasin,,,
insiste
Pascal Girard, responsable du secteur produits frais. Aujourd'hui, la Scofel,
la centrale d'Auchan basée à Châteaurenard, livre près de 65% des marchandises.
Elle dessert les 12 points de vente de l'enseigne dans le Sud‑Est. Si
pour certains marchés comme les agrumes ou les fruits exotiques, elle est
l'interlocuteur exclusif de l'hypermarché, pour d'autres, elle est mise en
concurrence avec des fournisseurs régionaux ou des grossistes. « Nous disposons également d'un volant de
fournisseurs d'appoint. »
Politique de
partenariat
L'hypermarché a également entrepris une démarche de
partenariat avec un groupement de petits producteurs locaux comme Les Jardins
du pays d'Aubagne. "Le plus délicat
consiste à déterminer à l'avance les produits sur lesquels nous allons pouvoir
obtenir des volumes suffisants pour envisager une collaboration", souligne
Pascal Girard. Après une période d'adaptation, les producteurs des Jardins du
pays d'Aubagne ont progressivement réussi à s'organiser et livrent aujourd'hui
des salades, des radis... Pour les fruits typiques de la région, Auchan a
cherché les interlocuteurs locaux pouvant assumer des volumes importants. En un
mois et demi, le magasin a ainsi vendu plus de 13 tonnes d'olives des Baux en
vrac et en barquettes. En fait, tous les fournisseurs doivent respecter les
standards de produits. Ceux‑ci sont définis chaque mois par un acheteur
de la centrale régionale et le chef du rayon du magasin. Une recherche de
qualité d'autant plus importante que le magasin détient depuis peu une
certification de service sur ses 10 rayons frais. Résultat : il a été contraint
de mettre à plat l'ensemble de son système de contrôle de la qualité. Sur les
fruits et légumes, cette certification décernée par Qualicert implique
l'établissement d'une fiche qualité produit par jour au moment de la livraison.
Les articles sont ensuite mis en rayon dans leur conditionnement d'origine afin
de limiter les manipulations et donc les pertes. Quant aux meubles, ils ont été
conçus pour recevoir les produits ainsi conditionnés. D'où une moindre capacité
du linéaire, qui implique un travail de réassort plus fréquent, voire constant.
« Le taux de rotation varie entre 3 et 4
avec des pointes beaucoup plus importantes pour les têtes de gondoles », constate
Pascal Girard.
ANNEXE 10 (2/2)
10% d'invendus
A 21 h 30, une demi‑heure avant la fermeture
du magasin, le tri des invendus commence. Les produits abîmés ou défraîchis
sont immédiatement jetés. Le reste est transporté dans une réserve. Le point de
vente compte deux chambres froides pour les fruits et les légumes, soit une
capacité de stockage d'environ 70 palettes. Pour tous les invendus,
l'hypermarché a signé un accord de partenariat avec le Secours populaire. Mais
pour un volume limité de marchandises en matière de fruits et de légumes.
"En moyenne, les invendus ne représentent pas plus de 10% de la
marchandise arrivée le matin". L'historique du magasin nous permet de
déterminer assez précisément le chiffre d'affaires potentiel de chaque famille
de produits et donc de passer des commandes au plus juste », explique le chef
de rayon. Ainsi, tous les jours, après avoir effectué le comptage physique des
stocks avec sa gomme et son crayon, le responsable édite, à l'aide de
l'informatique, les statistiques des ventes réalisées sur chaque article la
veille et la semaine précédente.
GEORGES AUPHAN
L.S.A. N° 1595 ‑ 3 Septembre 1998
Un chiffre d'affaires qui devrait encore progresser
• Cinq personnes travaillent en permanence dans ce
rayon fruits et légumes. La première équipe commerciale commence à 4 heures
jusqu'à midi, la seconde prend le relais jusqu'à 22 heures.
• Avec ses
150 références, le rayon fruits et légumes représente près de 5% du chiffre
d'affaires de l'hypermarché Auchan‑Aubagne.
Selon le chef du département frais, ce ratio
pourrait encore progresser.
A condition de redéfinir les clés d'entrée du rayon.
"Nous sommes encore un peu en
décalage par rapport aux attentes du client".
A l'avenir, nous pourrions envisager de classer les produits par
destination finale. Nous sommes également absent du créneau des produits
prédécoupés comme les haricots écossés... Pourtant, c'est un secteur qui
devrait exploser ces prochaines années », estime le responsable du secteur produits.